Histoire De L’ayurveda

Le système médical traditionnel indien de l’Ayurveda trouve son origine dans les sciences védiques de la haute culture indienne antique. Grâce à une tradition orale stricte qui remonte à quelque 5 000 ans, elle a doté l’humanité d’un système de connaissances hautement développé, le veda, qui couvre divers aspects et dimensions du cosmos.

L’imposante littérature traditionnelle de l’Ayurveda s’est développée au fil des siècles, et une bonne partie est encore intacte aujourd’hui. Après une longue transmission orale, les premiers grands traités médicaux, aujourd’hui généralement considérés comme les ouvrages de base, auraient été rédigés en Sanskrit autour du début de l’ère chrétien. Les deux premiers, caraka saṃhitā et suṣruta saṃhitā, il y a environ 2500 ans, et leur compilation, aṣṭāṅga saṅgraha, ainsi que son condensé, aṣṭāṅga hṛdayam, quelques siècles plus tard. Ensemble ils constituent le fondement des études de médecine ayurvédique en Inde. Au cours des dernières décennies, ils ont été traduits en anglais et, progressivement, dans diverses autres langues (> bibliographie).

Bien qu’elle ait été mise à l’épreuve et parfois réprimée par les invasions et les colonisations répétées de l’histoire de l’Inde, l’Ayurvéda n’a jamais perdu sa substance.

La transmission orale et les ouvrages de référence sont d’une telle qualité que l’essence et les principes de base ont été préservés. L’indépendance de l’Inde a vu un renouveau de l’institutionnalisation de l’Ayurveda, mais selon des modalités occidentales. Elle a alors suivi deux voies, l’une traditionnelle et l’autre moderne. La plus grande association professionnelle de médecins traditionnels, le All India Ayurveda Congress, compte 300 000 membres. Depuis les années 1980, les médecins ayurvédiques formés dans les universités modernes sont regroupés au sein de l’AMAI, l’Ayurveda Medical Association of India.

En 2010, le gouvernement indien estimait que 70 % de la population indienne (qui représente un sixième de la population mondiale) à recours à l’Ayurveda. Les facultés de médecine délivrent le BAMS (Bachelor of Ayurvedic Medicine and Surgery) après deux années d’études pré-universitaires en sciences naturelles et 5½ années de formation universitaire en Ayurvéda et en bases de la médecine moderne. Ces études peuvent être complétées en 3 ans pour l’obtention d’un master (MD), et après 2 années supplémentaires de recherche et d’enseignement pour un doctorat (PhD).

Plusieurs autres nations culturellement proches de l’Inde – le Sri Lanka, le Népal, l’Indonésie et l’île Maurice

– reconnaissent officiellement l’Ayurveda comme un système médical.

En Occident, après le début de la phase pionnière des années 1980-2000, au cours de laquelle l’Ayurvéda a été introduite par des personnalités telles que Maharishi Mahesh Yogi et Sri Sri Ravi Shankar, elle a commencé à évoluer dans le domaine du bien-être, en particulier dans les secteurs du tourisme et des stations thermales. Avant l’an 2000, peu de médecins ayurvédiques indiens enseignaient l’Ayurvéda en Europe. Mais à l’aube du nouveau millénaire, des médecins ayurvédiques sont venus enseigner dans diverses institutions professionnelles en Europe et aux États-Unis.

Depuis, l’Ayurvéda n’a cessé de gagner en importance, non seulement en tant que médecine préventive, mais aussi par les résultats cliniques au niveau curatif. Elle suscite un intérêt particulier en raison de son respect de l’environnement et de son potentiel éducatif. Ce développement est constamment encouragé par le gouvernement indien, qui est toujours prêt à soutenir les efforts des représentants ayurvédiques internationaux pour promouvoir l’Ayurveda dans le monde entier.